Alimentation des installations
Caractéristiques de l'installation
L'installation électrique d'un logement commence aux bornes de sortie du disjoncteur de branchement. Un logement ne possède qu'une seule installation raccordée à un seul branchement.
La fréquence du réseau est de 50 Hz.
Les locaux d'habitation des constructions neuves sont généralement alimentés en courant monophasé 230 volts (entre phase et neutre ou entre phases : entre phases, l'un des conducteurs doit être identifié par le marquage distinctif du conducteur de neutre et traité comme tel.).
Dans certains cas, l'alimentation ne peut être assurée qu'en triphasé (230/400 V). Il y a lieu de se renseigner auprès du service local de distribution d'énergie électrique.
Le branchement monophasé présente des avantages pour l'usager, notamment :
installation plus simple ;
absence de contrainte d'équilibrage des phases ;
puissance souscrite inférieure entraînant une économie sur la prime fixe.
Les appareils électroménagers fonctionnent habituellement en monophasé. Le branchement monophasé est donc le mieux adapté à cette situation.
Le branchement triphasé ne s'impose que si l'usager désire utiliser des appareils comportant un moteur triphasé, dans le cas d'impossibilité technique concernant le réseau de distribution publique ou dans le cas de puissance souscrite supérieure à 18 kVA. Pratiquement, une puissance de 12 kVA en monophasé est le plus souvent suffisante pour les maisons individuelles même si elles sont équipées d'un chauffage électrique, étant donné les normes d'isolation thermique.
Disjoncteur de branchement
Le disjoncteur de branchement doit normalement être placé à l'intérieur du local d'habitation.
Les disjoncteurs de branchement doivent porter la marque NF-USE et sont conformes à la norme NF C 62-411. Ils comportent généralement une fonction différentielle 500 mA et son de type S (S signifie sélectif : son temps de déclenchement est retardé par rapport aux différentiels 30mA à coupure instantanée installés en aval, ce qui lui permet de ne pas déclencher en même temps car cela entraînerai une coupure de l'ensemble de l'installation électrique).


Coupure d'urgence (N 771.463)
La sécurité d'utilisation d'une installation électrique impose la présence, à l'intérieur des locaux d'habitation, d'un dispositif de coupure d'urgence permettant la mise hors tension rapide de l'installation électrique en cas de danger. Ce dispositif doit être situé à l'intérieur des locaux d'habitation et au niveau d'accès de l'unité de vie.
Cette fonction peut être assurée par le disjoncteur de branchement (DB).
Dans le cas d'une maison individuelle, celui-ci peut être situe dans un local privatif annexe attenant et communiquant directement avec le local d'habitation : garage par exemple.

Dans le cas où le disjoncteur de branchement est situé en limite de propriété ou dans un local annexe privatif ne communiquant pas directement avec le logement, il est nécessaire de prévoir un dispositif de coupure d'urgence à l'intérieur du logement et au niveau d'accès de l'unité de vie.
L'accès au dispositif de coupure d'urgence ne doit pas être fermé à clef.
Choix du matériel
Le matériel à mettre en œuvre doit :
comporter le marquage "CE" de conformité (un marquage CE n'est pas une marque de qualité : il est destiné aux services de contrôle du marché et non pas aux consommateurs pour guider leur choix) ;
Ces marques sont visualisées sur les matériels par des logos

Être adapté aux milieux dans les quels ces matériels devront fonctionner.
Cette adaptation est caractérisée par le principe des degrés de protection (IP et IK).
Le code IP comporte 2 chiffres, suivis éventuellement d'une lettre additionnelle :
le premier chiffre indique le degré de protection contre la pénétration des corps solides et contre l'accès aux parties dangereuses (0 à 6),
le deuxième chiffre indique le degré de protection contre la pénétration de l'eau (0 à 8).
Les lettres additionnelles (A, B, C ou D) pouvant figurer sur les matériels n'indiquent que la protection des personnes contre l'accès aux parties dangereuses.
Elles signifient :
A = protection contre l'accès avec le dos de la main ;
B = protection contre l'accès avec un doigt ;
C = protection contre l'accès avec un outil ;
D = protection contre l'accès avec un fil.
La protection contre les chocs mécaniques est caractérisée par le code IK.
Le tableau suivant donne les niveaux minimaux de protection requis pour divers locaux ou emplacements.

Dans les locaux destinés aux personnes handicapées, les matériels dont les températures des surfaces accessibles sont supérieures à 60 °C doivent être installés hors de portée.
Emplacement des tableaux (N 771.558.1.4)
Le panneau de contrôle comporte le compteur d'énergie et le disjoncteur de branchement. Il doit être situé dans la gaine technique logement (GTL). Dans certains cas, lorsque la distance entre la limite de propriété et la construction est supérieure à environ 30 mètres, ce dernier est situé en limite de propriété, dans ce cas, seul le tableau de répartition principal est situé dans la GTL.
Les organes de commande des dispositifs placés dans les tableaux doivent se trouver à une hauteur comprise entre 0,90 m et 1,80 m. Cette dernière valeur est limitée à 1,30 m pour les locaux réservés aux handicapés et aux personnes âgées.
Le tableau de répartition principal peut être soit accolé au panneau de contrôle (sur un même support), soit éloigné (sur un support distinct). Il est également situé dans la GTL.
Un ou plusieurs éventuels tableaux de répartition divisionnaires (notamment dans les grands logements) alimentés par le tableau de répartition principal peuvent être installés à d'autres emplacements autorisés.
Dérivation individuelle du branchement (N 771.558.1.6)
Cette partie d'installation régie par la norme NFC 14-100 « Installations de branchement » est sous la responsabilité du gestionnaire du réseau de distribution.
Dans le cas d'une mise en œuvre sous goulotte, le compartiment de goulotte utilisé pour la dérivation individuelle de branchement doit être fermé par un couvercle indépendant de celui des autres compartiments. Ce compartiment de goulotte doit être continu au moins jusqu'au panneau de contrôle.
Dans le cas d'une mise en œuvre sous conduit, le diamètre intérieur du conduit dédié à la dérivation individuelle doit être au moins égal à 3,5 fois le diamètre extérieur d'un des conducteurs en place ou à 1,8 fois le diamètre du câble multiconducteur correspondant.
Degrés de protection des tableaux (N 771.512.2.16.1)
Les tableaux de répartition et de communication doivent posséder, porte éventuelle ouverte, un degré de protection au moins égal à IP2X ou IPXXB. Lorsque le tableau de répartition principal et le tableau de communication se trouvent dans une enveloppe commune, leurs volumes doivent être cloisonnés. Les accès à ces volumes doivent être indépendants.
Tableau de répartition principal (N 771.558.2.2)
Il doit être conforme à la norme NF C 61 -910 « Blocs de commande et de répartition montés en usine » ou à la norme NF EN 60439-3 « Ensembles d'appareillage à basse tension - Partie 3 : Règles pour j ensembles d'appareillage BT destinés à être installés en des lieux accessibles à des personnes non qualifiées pendant leur utilisation - Tableaux de répartition ».
Il est recommandé de n'employer à l'intérieur des tableaux que des matériels aux bornes protégées.
Le tableau de répartition comporte :
un répartiteur de phase ;
un répartiteur de neutre ;
le (ou les) dispositif(s) différentiels) haute sensibilité (30 mA) ;
des barres de pontage (peigne isolé) de phase et de neutre ;
les dispositifs de protection contre les surintensités des circuits (disjoncteurs divisionnaires ou coupe-circuit à cartouches fusibles) ;
un répartiteur de terre ;
d'autres appareillages modulaires tels que télérupteurs, contacteurs, parafoudres, relais heures creuses pour chauffe-eau à accumulation, délesteur, transformateur de sonnerie, programmateur, gestionnaire...
Une réserve de 20 % doit être respectée en prévision d'ajouts futurs.
Remarques :
II ne doit être raccordé qu'un seul conducteur par borne de sortie du disjoncteur de branchement.
La canalisation de liaison entre le disjoncteur de branchement et le tableau de répartition principal doit avoir la section minimale indiquée dans le tableau suivant :

Lorsque le disjoncteur de branchement est éloigné du tableau de répartition, il convient de déterminer la section pour limiter la chute de tension.
L'alimentation des appareillages situés sur un même rail DIN peut avantageusement être réalisée individuellement par des conducteurs de section 10 mm2 issus de répartiteurs de phase et de neutre, quel que soit le courant assigné du disjoncteur de branchement.
Exemple de tableau de répartition :

Chaque circuit doit être repéré par une indication appropriée placée à proximité ou sur le dispositif de protection correspondant. Un schéma comportant au moins les indications ci-après doit être établi (voir figure suivante) :
nature et type des dispositifs de protection et de commande (contacteurs, programmateurs, délesteurs, etc.) ;
courant de réglage et sensibilité des dispositifs de protection et de commande ;
nombre et section des conducteurs ;
application (éclairage, prises, points d'utilisation en attente, etc.) ;
local desservi (chambre 1, cuisine, etc.).
En outre, la puissance prévisionnelle sera inscrite sur le schéma, ainsi que la nature des éventuelles canalisations extérieures. Un sens particulier d'alimentation des dispositifs de protection n'est pas imposé (sauf pour le disjoncteur de branchement). Toutefois la pratique courante est de les alimenter par le haut. Dans le cas contraire, il est nécessaire d'apposer à l'intérieur du tableau de répartition un étiquetage afin de signaler les connexions sous tension après ouverture du circuit concerné.

La gaine technique logement (GTL) (N 771.558)
Les tableaux doivent être posés à l'intérieur du logement, ce qui exclut de les placer dans les parties communes des immeubles collectifs. Le panneau de contrôle, le tableau de répartition principal et le tableau de communication doivent être placés dans la « gaine technique de logement » (GTL) située dans le logement, de préférence à proximité d'une entrée ou dans un local annexe directement accessible. La GTL ne doit en aucun cas se trouver dans un local contenant une baignoire ou une douche.
La gaine technique logement (GTL) a pour but de regrouper en un seul emplacement tous les arrivées et départs des installations d'énergie et de communication. Elle vise à rendre les extensions des installations aussi aisées que possible et faciliter les interventions en sécurité. Chaque matériel électrique ou électronique incorporé dans la GTL doit posséder sa propre protection contre les chocs électriques et mécaniques et contre les perturbations électromagnétiques.
La gaine technique logement doit comprendre 2 socles de prise de courant 16 A 250 V 2P + T sur un circuit séparé pour alimenter des équipements de communication numérique.
Il est recommandé de placer ces socles de prise de courant dans le tableau de communication. Dans ce cas, ils doivent être :
séparés physiquement des équipements de communication ;
alimentés par une canalisation présentant une isolation équivalente à la classe II (double isolation).
Les dimensions de la gaine technique logement sont indiquées par les figures 6 et 7. La figure 7 donne un exemple d'organisation d'une gaine technique logement.
Le volume réservé à la GTL doit être accessible sur toute sa hauteur grâce à des parties démontables ou mobiles. L'accès au dispositif de coupure d'urgence ne doit pas être fermé à clef. L'amendement 3 à la norme NF C 15-100 donne plusieurs exemples de réalisation de GTL encastrées ou en saillie.
En tout état de cause, aucune canalisation autre qu'électrique ne doit se trouver dans la GTL.
En réhabilitation, la GTL n'est exigée que dans le cas de réhabilitation totale avec redistribution des cloisons des locaux d'habitation. Pour des locaux d'habitation non raccordés au réseau public de distribution, dont l'installation électrique est alimentée par une source autonome de puissance <= 6 kVA, la GTL n'est pas obligatoire.
Dans certains cas particuliers (maisons individuelles alimentées par un branchement à puissance surveillée ou par un poste de transformation privé), le dispositif de coupure d'urgence, le tableau de répartition principal et le tableau de communication peuvent se trouver dans des locaux différents.
Il est toutefois recommandé de les placer dans un seul et même local.



En amont des différents tableaux (panneau de contrôle, tableaux de répartition et de communication), un passage libre d'au moins 70 cm doit être assuré, pour permettre les interventions sur ces tableaux. Dans certains cas de logement de grande surface, notamment en maison individuelle, des tableaux divisionnaires sont prévus. Le circuit spécialisé reliant le tableau de répartition au tableau divisionnaire doit être protégé à son origine contre les surintensités. En outre, si le tableau de répartition divisionnaire est éloigné du tableau de répartition principal, la chute de tension qu'il convient de prendre en compte pour la détermination de la section des conducteurs de l'alimentation est de 1 %.
À titre indicatif, pour une chute de tension de 1 % en monophasé, le tableau 4 indique les longueurs maximales L (en mètre) entre le tableau de répartition principal et le tableau de répartition divisionnaire.

Les tableaux divisionnaires
Ils doivent être conformes à la norme NF C 61-910 « Blocs de commande et de répartition montés en usine » ou à la norme NF EN 6043
« Ensembles d'appareillage à basse tension - Partie 3 : Règles pourensembles d'appareillage BT destinés à être installés en des lieuxaccessibles à des personnes non qualifiées pendant leur utilisation -Tableaux de répartition ».
Les tableaux divisionnaires doivent être mis en œuvre en des emplacements respectant les prescriptions suivantes :

Les tableaux divisionnaires peuvent être placés dans un placard s'il est aéré correctement et si des dispositions sont prises pour en assurer le libre accès et rendre impossible le stockage d'objets devant les appareils (voir fig. 8).

Tableau de communication (N 771.558.2.3)
Le tableau de communication est destiné à recevoir le point de livraison des opérateurs de télécommunications. Il doit être situé dans la gaine technique logement et comporter au moins :
un répartiteur équipé de socles RJ45 en aval du dispositif de terminaison intérieur (DTI) ;
des socles RJ45 connectés aux câbles de communication desservant les prises de communication terminales ;
une barrette de terre ;
une longueur de 100 mm de rail permettant de mettre en œuvre un DTI optique (DTIo) ;
au besoin, un répartiteur passif de télédiffusion.
La liaison entre cette barrette de terre et celle du tableau de répartition principal doit être la plus courte possible (de préférence inférieure à 50 cm) et être assurée par un conducteur de mise à la terre fonctionnelle de section >= 6 mm2 cuivre.
Accessibilité aux personnes handicapées (N 771.558.1.6.1)
La gaine technique logement doit être située au niveau d'accès de l'unité de vie et directement accessible depuis celle-ci.
L'organe de manœuvre du dispositif de coupure d'urgence doit être situé à une hauteur comprise entre 0,90 et 1,30 m au-dessus du sol
fini.
Les organes de manœuvre des appareillages installés dans le tableau de répartition sont situés à une hauteur comprise entre 0,75 m et 1,30m.
Les socles de prise de communication requérant un accès en usage normal et les socles de prise de courant 2P+T, installés dans le tableau de communication, sont placés à une hauteur maximale de 1,30 m.
Complément :
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